Jean Lombard : Galerie La Gentilhommière

 

Cimaise Paris Décembre 1953

 

Peinture d'une grande sensibilité qui se cache dans l'accomplissement très pesé de chaque tableau. Vous ne saisissez, à première vue, que des compositions très fines de plans, de couleurs, qui ne rendent que lentement leurs sujets spéciaux: paysages ou villes, retenus en quelques contours de troncs ou de toits, d'une fenêtre ou de l'escalier d'un faubourg. La gamme des couleurs vêt ces thèmes de gaîté attendrie ou de mélancolie assourdie, ou encore d'allure vive, mais au milieu de cette harmonie, parfois des accents plus forts se dégagent, ramassant sur eux l'essence de l'atmosphère, un noir prononcé dans les tons gris d'un jour d'hiver, les silhouettes rouges des arbres dans un paysage de fin d'été. Si dans la construction intérieure, il y a une certaine parenté avec Jacques Villon, la rigidité que celui-ci doit au cubisme, est remp1acé chez Lombard par des rythmes ordonnés avec souplesse : charpente assez solide, pour que rien ne s'y perde dans le vague, mais aussi flexible, pour que le peintre puisse nous transmettre ses sensations les plus nuancées.