Galerie Simone BOUDET
Toulouse 1977
Le peintre Jean Lombard, qui fut honoré il y a deux ans, au musée Ingres, dans le cadre des « Rencontres d art », a réuni, jusqu à la fin du mois de juin, une trentaine de peintures récentes et d aquarelles à la Galerie Simone Boudet.
A
82 ans, Lombard a conservé une fraîcheur de vision exemplaire. Son
champ se restreint mais son art s enrichi. Plus de sujets
spectaculaires : la montagne Sainte Victoire chère à
Cézanne, les paysages de Provence, les mystères des forets
profondes ont laissé place à des sujets plus intimiste ; le
peintre en dit la beauté secrète avec une simplification de
moyens et une poésie qui nous touchent.
Ce
petit mur jaune qui retint tellement Proust, à propos de Vermeer, Jean
Lombard, lui aussi a su le regarder avec cet Sil de peintre et de poète qui sait chanter la
beauté des choses simples et dire leur dialogue. Une fenêtre
ouverte, la lampe sur la table, la chaise sur la pelouse, la fugacité
d un reflet, l écho d une couleur tendre (le vert et
le gris surtout, ponctués parfois d un jaune acide).
Voici
à présent, l univers de « Rencontres
d art ».
Jean
Lombard, attentif peut-être à la leçon de Jean Giono ;
il pense, comme lui, que « le bonheur se boit à de petites
sources ».
Ce
peintre, modeste jusqu à l effacement, insensible aux vaines
outrances, mais n ignorant rien des recherches plastiques de son temps,
s est, toute sa vie, efforcé, comme Corot, de « pousser
sa petite maison ». Im émane des Suvres de Lombard une
sensation de joie ineffable et de jubilation du regard qui fait
singulièrement défauts à ses contemporains.
Enfin,
pourquoi ne pas souligner, si l Suvre de Lombard est
incontestablement d une rare et précieuse qualité, elle est
aussi « bon marché », car l artiste,
là aussi, nous donne une leçon, et beaucoup de ses pairs
pourraient prendre exemple sur lui. Le beau n est pas un luxe, mais vivre
entouré de beauté (si l on est à même
d en tirer les joies) loin d être superflu devient une
nécessité vitale.