1er Juin 1974

 

Jean LOMBARD

 

 

« Les élans gestuels, caractéristiques des travaux de Jean Lombard, semblent céder la place aux valeurs frémissantes du murmure », écrit René Deroudille, préfacier de Jean Lombard. En effet, le peintre des oliviers, étudiés jadis dans leur architecture d élans noués, parvenus au faite de l age, ne voit plus désormais que la fluidité de la lumière. Cela se traduit par des formes noyées, plutôt suggérées que dites, qui sont un paysage épars sous l émerveillement de l Sil et par une couleur très douce, immatérielle, passée sur la toile en jus évanescents, comme de l aquarelle.

 

Certains thèmes, tel celui de la fenêtre ouverte, rappellent le panthéisme de Bonnard. C est le doux enchantement de la vieillesse devant un paysage toujours renouvelé par la lumière et toujours ouvert. On songe moins à un retour à l impressionnisme selon Monet qu à une sagesse proche de celle de Cézanne sur la fin de sa vie alors que, dans ses aquarelles, il faisait de « l impressionnisme quelque chose de durable comme l art des musées ».

 

Comme le maître d Aix Jean Lombard équilibre la trajectoire, les lignes de forces plutôt que les formes, et le magique pouvoir dissolvant de la lumière qui sème les volumes dans l espace : un espace de murmure, pour reprendre l image si juste du préfacier.

 

Jean-Jacques LERRANT